Le pardon est une voie de patience, émotionnelle et charnelle. Sa racine est douloureuse, vivace, perçante pour le coeur. Son origine prend naissance dans notre vécu par un abandon, une trahison, un abus, une fausse note qui nous touche durement.
Le chemin du pardon est difficile à entrevoir car on imagine qu’il faut améliorer notre vision de celui qui nous a blessé. Alors on essaie de se convaincre ou de trouver des explications. Ou alors on reste très en colère, comme une blessure chaude en soi. On se répète que pardonner c’est trouver notre guérison. Mais on en reste là, au niveau d’un processus intellectuel. Utile, mais pas suffisant.
Mon expérience m’a montré que je faisais fausse route. Le pardon ne vient pas du regard qu’on apaise envers l’autre. Le pardon est une marche vers soi pour reconnaître et ressentir cette part blessée. Corporellement, elle résonne, elle respire, elle vit.
La paix vient de l’amour que l’on remet en soi, partout là où c’est nécessaire. Comme on incorpore des blancs en neige, on se rassure progressivement. La peur dialogue et attend notre attention bienveillante pour se calmer. La peine demande à être écoutée pour s’assécher. L’incompréhension prend sens dans le divin de la vie.
On guérit de l’autre quand on se remet en amour avec soi. Alors, on devient capable de porter un regard détaché sur les événements, toujours dans la conscience, mais de l’épreuve traversée et non plus de sa présence néfaste.
Sur ce plan terrestre, nous éclairons la richesse de ce qui nous a blessé.
Sur le plan divin, tout a un sens
Apprendre à s’aimer, notre unique chemin.